jeudi 17 avril 2014

Depart SN culture


Ci- dessous le courrier que j'ai envoyé à la commission national culture du Parti Socialiste expliquant les raisons qui m'ont amené à quitter mes fonctions de secrétaire national à la culture du PS



Paris, le 17 avril 2014



Cher-e-  ami-e-, cher-e- camarade



Comme tu le sais peut-être déjà, mardi dernier a eu lieu un conseil national du Parti Socialiste qui a vu l'élection d'un nouveau premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis. Ce vote intervenait après la nomination d'Harlem Désir au gouvernement et dans un contexte où le PS vient de subir une sévère défaite électorale. Dans ce cadre, j'ai considéré avec nombre d'autres camarades que ce simple changement de premier secrétaire, organisé à la va-vite et sans consulter les adhérents, n’était pas à la hauteur du message que nous avaient délivré les électeurs lors des élections municipales. J’ai donc préféré voter pour un autre candidat, Sylvain Mathieu, issu de l'aile gauche de notre parti et qui a recueilli plus de 30% des voix.

Jean-Christophe Cambadélis a donc été élu et dans la foulé de son élection, a souhaité modifier le secrétariat national de notre parti, le recentrant sur sa majorité.  Je ne suis donc plus secrétaire national à la culture du PS.





Si j’en suis arrivé à cette décision, c’est avant tout, parce que je considère que ce que les électeurs de gauche attendent de nous, c’est une inflexion sociale sur les politiques que mène le gouvernement et la fin de cette marche forcée aux économies budgétaires qui impose une rigueur drastique à notre pays et empêche toute redistribution des richesses. Pour ce qui concerne le Parti Socialiste, je crois que ce qui est attendu par les militants, les adhérents, les sympathisants, nos électeurs, c’est que notre parti ne soit pas une simple courroie de transmission des décisions gouvernementales, mais que, tout en restant cohérent, il se permette d’avoir une pensée un tant soit peu autonome de l’exécutif, et critique quand besoin est. Bref qu’il joue un rôle actif dans le combat politique, dans la bataille culturelle face aux idées de la droite et de la réaction.



C’est de cette manière et guidé par ces principes que j’ai accompli mon travail de secrétaire national à la culture. Soulignant et soutenant l’action de la Ministre de la culture et celle du gouvernement quand c’était nécessaire, par exemple sur l’exception culturelle, insistant sur les sujets qui tardaient à voir le jour comme l’éducation artistique et culturelle ou la loi sur la création, ou intervenant de manière plus critique sur certaines questions comme la baisse du budget ou la décentralisation.

J’ai voulu durant mon mandat que notre commission culture soit un lieu d’échange politique et de force de proposition. Ainsi à l’occasion des élections municipales, nous avons réalisé un document de campagne qui fut utile à nombre de nos candidats ; ou encore lors de notre convention sur l’Europe à l’occasion de laquelle nous avons produit un document de référence sur le sujet. Enfin, lors de la mobilisation sur la défense du régime de l’intermittence lors de laquelle j’ai publié une tribune réclamant une réforme de gauche des annexes 8 et 10.


C’est ainsi que je conçois mon action politique.


Bien évidemment, je continuerai à être un militant socialiste actif pour défendre partout les artistes, l'art et la culture. Je crois important que des dynamiques collectives de réflexion et d’action comme celles qui se sont manifestées autour de la commission culture, s’animent, notamment au moment où les politiques culturelles risquent d’être menacées dans tant de villes qui ont récemment basculé à droite.  Je compte bien y prendre ma part particulièrement autour de sujets qui me semblent particulièrement déterminants pour la vie culturelle de notre pays, comme la place de l’artiste dans la société et la préservation de l’intermittence, le déploiement d’un véritable plan d’éducation artistique et culturelle, le renforcement des budgets d’intervention public, la mise en place de véritables politiques de coopérations culturelles territoriales malgré la perspective d’une inquiétante réforme et bien sûr l’exception culturelle qui permet diversité de la création et de la relation aux publics.



A bientôt, donc.


Amitiés socialistes


Frédéric Hocquard

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