mercredi 13 février 2013


L’intermittence du spectacle, un enjeu actuel majeur pour le secteur culturel

Dans son rapport consacré aux politiques en faveur du marché du travail rendu public le 22 janvier dernier, la Cour des comptes s’en est pris une nouvelle fois au régime des intermittents du spectacle. Ce n’est pas la première fois qu’elle se fait le relais des poncifs les plus éculés sur ce statut. Dans ses rapports 2011 et 2012, la Cour des comptes tenait déjà le régime de l’intermittence pour responsable du déficit de l’ensemble de la caisse de l’assurance chômage. Il me semble utile de replacer le débat dans son contexte et de formuler quelques pistes de travail. A l’évidence, la réflexion sur ce sujet doit se prolonger afin que nous sortions de la situation conflictuelle que nous vivons depuis 2003.

mercredi 6 février 2013

J’étais à Marseille le 12 et 13 janvier pour l’ouverture de Marseille-Provence 2013.

Le lancement de Marseille-Provence 2013 fut une belle réussite. La première, entre toutes, fut le succès populaire. Le samedi soir, l’espace d’un instant, le vieux port et l’ensemble du centre ville, furent investis par des jeunes, des familles, une population bigarrée fière que leur ville soit mise à l’honneur en tant que capitale européenne de la culture. Des habitants m’ont confié qu’il était rare que le public s’approprie à ce point l’espace public à Marseille. La culture permet cela avant tout : créer et recréer du lien social. Le plaisir fut également au rendez vous avec des spectacles aussi variés qu’extraordinaires comme le spectacle de cirque aérien « Place des anges » qui, pour quelque heures, a transformé le cours d’Estienne d’Orves en paradis neigeux sous des tonnes de plumes. 

Le dimanche matin, j’ai été voir l’exposition « Ici, ailleurs » à la Friche de la Belle de Mai où 39 artistes d’art contemporain (peinture, photographie, sculpture, installations vidéo) sont actuellement présentés. La Friche a bien changé depuis ma dernière visite en 2001 ! Je m’y étais rendu à l’occasion de la rencontre organisée par Michel Duffour et Fabrice Lextrait (que j’ai eu le plaisir de croiser autour de ses Grandes Tables) sur les nouveaux territoires de l’art. La fois d’avant, c’était en 1993 pour la venue d’Armand Gatti à Marseille. De nouveaux aménagements ont transformé le lieu mais l’esprit semble être resté le même : un lieu populaire où des expériences innovantes et pluridisciplinaires peuvent se fabriquer côte à côte.

Mon point de vue sur la question du salaire des artistes.


Vincent, Gérard, Gad et les autres.

Ainsi, comme le suggère une tribune publiée Vincent Maraval dans le journal le journal Le Monde du 27 décembre, les acteurs français seraient un club de nantis surpayés.
Dans la même veine, en septembre dernier, l’hebdomadaire Télérama révélait le montant des revenus du directeur du théâtre de l’Odéon, créant là aussi une polémique. Disons-le tout net, il n’est pas normal de trouver des rémunérations aussi importantes dans des théâtres nationaux et des niveaux de salaires si élevés dans le cinéma subventionné. Et remarquons que, encore une fois, ces gros salaires ne concernent que des hommes. Même s’ils n’ont rien de comparable avec les millions accumulés par des traders ou à coup de stock-options, il sera toujours plus rentable de faire des affaires que du cinéma dans ce pays et l’exil fiscal d’un Bernard Arnault continuera à coûter beaucoup plus cher au fisc que celui de Gérard Depardieu ou de Christian Clavier. 


Cependant, si certains montants des cachets de quelques vedettes qui y sont révélés sont importants, la réalité de la profession d’artiste dans ce pays mérite des nuances que le titre tapageur de l’article ne relève pas. Rappelons que, selon le dernier rapport de la Cour des comptes, en 2010, « le revenu médian annuel des allocataires du régime des annexes 8 et 10 s’élevait à 25 832 €. » On est bien loin des sommets évoqués dans la presse. Les gros salaires ne concernent qu’une infime minorité.

“Il n’y a pas de trahison de la gauche”





Interview parue dans La lettre du spectacle du 7 décembre 2012

Quel est le rôle d’un secrétaire national à la culture quand le Parti socialiste est au pouvoir ?

La première chose est d’accompagner les changements que porte le gouvernement, la deuxième est d’être un endroit d’animation politique, de dialogue et de confrontation d’idées. Je souhaite des débats sans tabou. Le parti sert aussi de lien avec l’opinion, alors que la culture peut parfois avoir tendance à se replier sur elle-même, avec des débats entre initiés. J’ai l’intention de m’appuyer sur la commission culture, sur les fédérations. Je reste directeur d’Arcadi. Ma fonction au PS est bénévole.

La gauche va-t-elle “trahir la culture” comme l’a écrit Le Monde, ou la “déprimer” comme titrent les Inrocks ?

2013









Pour une année 2013 pleine d’art, de culture et de changement. Pour que notre monde ressemble un jour à ce Jardin des délices.

Disparition d’Oscar Niemeyer



C’est avec une grande tristesse que nous apprenons la disparition d’Oscar Niemeyer.
Avec lui, disparaît l’un des artisans visionnaires de l’architecture moderne.
Le Parti socialiste tient à saluer la mémoire de l’architecte de génie que fût Oscar Niemeyer mais aussi le militant inlassable du progrès et de la liberté.
L’œuvre bâtie de Niemeyer est à la fois l’incarnation d’une exigence esthétique et la traduction d’un engagement à gauche, dont l’illustration marquante est le siège du Parti communiste français place du Colonel Fabien.
Car si c’est Brasilia que Niemeyer a mis au monde, avec ses compagnons Lucio Costa et Roberto Burle Marx, c’est la France qu’il a choisie comme terre d’exil alors qu’il combattait la dictature. Il en a aimé la langue, qu’il maîtrisait parfaitement ; il en a aimé l’idéal de fraternité humaine, héritage des Droits de l’Homme ; il a aimé Paris, dont il disait qu’il y habiterait s’il ne pouvait plus vivre à Rio.
Le Parti socialiste adresse sa solidarité et ses plus sincères condoléances au peuple brésilien pour la perte de celui qui restera l’une des figures emblématiques du Brésil du XXe siècle.

Contribution au Congrés de Toulouse

La culture au cœur d'une société nouvelle : une ambition pour les socialistes.

« La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable. » François Hollande, aux BIS de Nantes, le 19/01/2012. 

Contexte

La gauche a toujours su, à chaque fois qu’elle a gouverné la France, marquer de son sceau de grandes politiques publiques dans le domaine culturel.
C’est au Front populaire que l’on doit les bases d’un statut qui deviendra celui de l’intermittence du spectacle. C’est aussi le Front populaire qui créa le premier ministère de l’Education Nationale et des Beaux-Arts, sous l’impulsion de Jean Zay.
La victoire de 1981 a ouvert la voie à un ministère de la Culture réellement doté, à la décentralisation culturelle et à la création de grands événements populaires. Et plus récemment, sous l’ère Jospin, priorité fut donnée à la pratique de l’art à l’école, la création des EPCC, le soutien aux nouveaux territoires de l’Art.