mercredi 6 février 2013

“Il n’y a pas de trahison de la gauche”





Interview parue dans La lettre du spectacle du 7 décembre 2012

Quel est le rôle d’un secrétaire national à la culture quand le Parti socialiste est au pouvoir ?

La première chose est d’accompagner les changements que porte le gouvernement, la deuxième est d’être un endroit d’animation politique, de dialogue et de confrontation d’idées. Je souhaite des débats sans tabou. Le parti sert aussi de lien avec l’opinion, alors que la culture peut parfois avoir tendance à se replier sur elle-même, avec des débats entre initiés. J’ai l’intention de m’appuyer sur la commission culture, sur les fédérations. Je reste directeur d’Arcadi. Ma fonction au PS est bénévole.

La gauche va-t-elle “trahir la culture” comme l’a écrit Le Monde, ou la “déprimer” comme titrent les Inrocks ?

Non, l’article du Monde (du 16 novembre, NDLR) avait d’ailleurs un titre “choc” disproportionné à son sens général. D’abord, il y a une baisse globale des budgets de l’Etat et les endroits dans lequel on a porté des priorités ne comprenaient pas la culture. Cela avait été annoncé dans la campagne électorale. Une telle crise est aussi rarement arrivée sous la cinquième République. Deuxièmement, la construction du budget 2013 dit des choses : l’abandon de projets pharaoniques, le fait que des institutions déjà bien dotées ont la possibilité d’amortir une baisse. Il y a une trahison si ce budget n’avait rien dut sur l’éducation artistique et culturelle, ni mis l’accent sur la création, ni insisté sur l’ancrage des artistes dans le territoire…

Le secrétariat national peut-il influencer le pouvoir pour que la culture devienne une priorité, au même titre que l’éducation ?

La question, c’est comment on remet la culture dans le débat politique. Le Part socialiste doit participer à ce débat, pour aiguillonner, faire interface… Oui, la culture devrait faire partie des priorités, au même titre que l’éducation. Mais il faut obeserver, par exemple, que le plan pour l’éducation artistique et culturelle peut mobiliser des crédits qui viennent aussi d’ailleurs. Et puis il y a la décentralisation. Le vrai impact pour la culture, c’est ce qui va se passer dans les collectivités territoriales. Pour l’instant, je n’ai pas vu de mouvement général de baisse. Il faut voir comment on fait la coopération sur des financements dans une logique d’effet levier plus fort.

Propos recueillis par Yves Pérennou

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