Interview parue dans La lettre du spectacle du 7 décembre 2012
Quel est le rôle d’un secrétaire national à la culture quand le Parti socialiste est au pouvoir ?
La première chose est d’accompagner les changements que porte le
gouvernement, la deuxième est d’être un endroit d’animation politique,
de dialogue et de confrontation d’idées. Je souhaite des débats sans
tabou. Le parti sert aussi de lien avec l’opinion, alors que la culture
peut parfois avoir tendance à se replier sur elle-même, avec des débats
entre initiés. J’ai l’intention de m’appuyer sur la commission culture,
sur les fédérations. Je reste directeur d’Arcadi. Ma fonction au PS est
bénévole.
La gauche va-t-elle “trahir la culture” comme l’a écrit Le Monde, ou la “déprimer” comme titrent les Inrocks ?
Non, l’article du Monde (du 16 novembre, NDLR) avait d’ailleurs un
titre “choc” disproportionné à son sens général. D’abord, il y a une
baisse globale des budgets de l’Etat et les endroits dans lequel on a
porté des priorités ne comprenaient pas la culture. Cela avait été
annoncé dans la campagne électorale. Une telle crise est aussi rarement
arrivée sous la cinquième République. Deuxièmement, la construction du
budget 2013 dit des choses : l’abandon de projets pharaoniques, le fait
que des institutions déjà bien dotées ont la possibilité d’amortir une
baisse. Il y a une trahison si ce budget n’avait rien dut sur
l’éducation artistique et culturelle, ni mis l’accent sur la création,
ni insisté sur l’ancrage des artistes dans le territoire…
Le secrétariat national peut-il influencer le pouvoir pour que la culture devienne une priorité, au même titre que l’éducation ?
La question, c’est comment on remet la culture dans le débat
politique. Le Part socialiste doit participer à ce débat, pour
aiguillonner, faire interface… Oui, la culture devrait faire partie des
priorités, au même titre que l’éducation. Mais il faut obeserver, par
exemple, que le plan pour l’éducation artistique et culturelle peut
mobiliser des crédits qui viennent aussi d’ailleurs. Et puis il y a la
décentralisation. Le vrai impact pour la culture, c’est ce qui va se
passer dans les collectivités territoriales. Pour l’instant, je n’ai pas
vu de mouvement général de baisse. Il faut voir comment on fait la
coopération sur des financements dans une logique d’effet levier plus
fort.
Propos recueillis par Yves Pérennou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire