Le lancement de Marseille-Provence 2013 fut
une belle réussite. La première, entre toutes, fut le succès populaire.
Le samedi soir, l’espace d’un instant, le vieux port et l’ensemble du
centre ville, furent investis par des jeunes, des familles, une
population bigarrée fière que leur ville soit mise à l’honneur en tant
que capitale européenne de la culture. Des habitants m’ont confié qu’il
était rare que le public s’approprie à ce point l’espace public à
Marseille. La culture permet cela avant tout : créer et recréer du lien
social. Le plaisir fut également au rendez vous avec des spectacles
aussi variés qu’extraordinaires comme le spectacle de cirque aérien
« Place des anges » qui, pour quelque heures, a transformé le cours d’Estienne d’Orves en paradis neigeux sous des
tonnes de plumes.
Le dimanche matin, j’ai été voir l’exposition
« Ici, ailleurs » à la Friche de la Belle de Mai où 39 artistes
d’art contemporain (peinture, photographie, sculpture, installations
vidéo) sont actuellement présentés. La Friche a bien changé depuis ma
dernière visite en 2001 ! Je m’y étais rendu à l’occasion de la
rencontre organisée par Michel Duffour et Fabrice Lextrait (que j’ai eu
le plaisir de croiser autour de ses Grandes Tables) sur les nouveaux
territoires de l’art. La fois d’avant, c’était en 1993 pour la venue
d’Armand Gatti à Marseille. De nouveaux aménagements ont transformé le
lieu mais l’esprit semble être resté le même : un lieu populaire où des
expériences innovantes et pluridisciplinaires peuvent se fabriquer côte à
côte.
La veille, le 11 au soir, à l’invitation de
la fédération du PS, j’ai participé à une réunion publique autour de la
culture, animé par Frédéric Muhl Valentin, à laquelle ont participé une
soixantaine de personnes. Des acteurs culturels locaux,
des élus, comme Nathalie Pigamo, conseillère municipale de Marseille,
Patrick Menucci, président du groupe socialiste au conseil municipal de
Marseille étaient présents. Les échanges entre participants et avec la
salle furent particulièrement intéressants. La question du rôle de
l’Etat était au centre des préoccupations. On sentait qu’il y avait une
réelle attente de la part des acteurs culturels locaux du changement et
du retour de l’Etat dans l’action culturelle publique. Ce n’était pas
simplement la question de la baisse des budgets qui concentrait
l’attention mais aussi celles de la décentralisation culturelle et de la
coopération territoriale ; des sujets qui prennent tout leur sens dans
une métropole comme Marseille.
Un autre sujet qui suscite sur le territoire
une forte attente : l’éducation populaire. Plusieurs participants sont
venus rappeler qu’il était important de soutenir les actions dans ce
domaine.
Je suis sorti de ce débat convaincu que ce
type de rencontres était une voie à suivre. Pour faire bouger les choses
sur le plan culturel et mobiliser les acteurs, de tels formats
d’échanges sur le territoire pourraient être de véritables catalyseurs
pour agir. En effet, nous avons besoin de retrouver un langage en commun
et cette forme de débat public et politique peut nous y aider. J’ai
donc l’intention d’initier des réunions du parti socialiste autour de la
culture et de ses enjeux à l’occasion d’événements culturels. J’y vois
là des occasions de mettre en débat des questions culturelles centrales,
en prise directe avec la réalité du terrain et ses acteurs quotidiens.
Propos recueillis par Caroline Boidé
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