mercredi 6 février 2013

J’étais à Marseille le 12 et 13 janvier pour l’ouverture de Marseille-Provence 2013.

Le lancement de Marseille-Provence 2013 fut une belle réussite. La première, entre toutes, fut le succès populaire. Le samedi soir, l’espace d’un instant, le vieux port et l’ensemble du centre ville, furent investis par des jeunes, des familles, une population bigarrée fière que leur ville soit mise à l’honneur en tant que capitale européenne de la culture. Des habitants m’ont confié qu’il était rare que le public s’approprie à ce point l’espace public à Marseille. La culture permet cela avant tout : créer et recréer du lien social. Le plaisir fut également au rendez vous avec des spectacles aussi variés qu’extraordinaires comme le spectacle de cirque aérien « Place des anges » qui, pour quelque heures, a transformé le cours d’Estienne d’Orves en paradis neigeux sous des tonnes de plumes. 

Le dimanche matin, j’ai été voir l’exposition « Ici, ailleurs » à la Friche de la Belle de Mai où 39 artistes d’art contemporain (peinture, photographie, sculpture, installations vidéo) sont actuellement présentés. La Friche a bien changé depuis ma dernière visite en 2001 ! Je m’y étais rendu à l’occasion de la rencontre organisée par Michel Duffour et Fabrice Lextrait (que j’ai eu le plaisir de croiser autour de ses Grandes Tables) sur les nouveaux territoires de l’art. La fois d’avant, c’était en 1993 pour la venue d’Armand Gatti à Marseille. De nouveaux aménagements ont transformé le lieu mais l’esprit semble être resté le même : un lieu populaire où des expériences innovantes et pluridisciplinaires peuvent se fabriquer côte à côte.

La veille, le 11 au soir, à l’invitation de la fédération du PS, j’ai participé à une réunion publique autour de la culture, animé par Frédéric Muhl Valentin, à laquelle ont participé une soixantaine de personnes.  Des acteurs culturels locaux, des élus, comme Nathalie Pigamo, conseillère municipale de Marseille, Patrick Menucci, président du groupe socialiste au conseil municipal de Marseille étaient présents. Les échanges entre participants et avec la salle furent particulièrement intéressants. La question du rôle de l’Etat était au centre des préoccupations. On sentait qu’il y avait une réelle attente de la part des acteurs culturels locaux du changement et du retour de l’Etat dans l’action culturelle publique. Ce n’était pas simplement la question de la baisse des budgets qui concentrait l’attention mais aussi celles de la décentralisation culturelle et de la coopération territoriale ; des sujets qui prennent tout leur sens dans une métropole comme Marseille.

Un autre sujet qui suscite sur le territoire une forte attente : l’éducation populaire. Plusieurs participants sont venus rappeler qu’il était important de soutenir les actions dans ce domaine. 

Je suis sorti de ce débat convaincu que ce type de rencontres était une voie à suivre. Pour faire bouger les choses sur le plan culturel et mobiliser les acteurs, de tels formats d’échanges sur le territoire pourraient être de véritables catalyseurs pour agir. En effet, nous avons besoin de retrouver un langage en commun et cette forme de débat public et politique peut nous y aider. J’ai donc l’intention d’initier des réunions du parti socialiste autour de la culture et de ses enjeux à l’occasion d’événements culturels. J’y vois là des occasions de mettre en débat des questions culturelles centrales, en prise directe avec la réalité du terrain et ses acteurs quotidiens.

Propos recueillis par Caroline Boidé

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