mardi 10 juin 2014

Conflit des intermittents : nomination d'un médiateur.


Le gouvernement vient de nommer Jean-Patrick Gille comme médiateur dans le cadre du conflit des intermittents. A la différence de la parisienne libérée (http://blogs.mediapart.fr/blog/la-parisienne-liberee/080614/mission-intermittents), je le connais bien. Et je sais qu’il connait bien le sujet de l’emploi artistique pour avoir piloté un rapport d’information parlementaire remarqué en 2013. Il a toujours défendu le régime de l'intermittence et rappelons que c’est à l’occasion des auditions de ce rapport qu’Aurélie Filipetti et Michel Sapin avaient conjointement rappelés leur attachement au régime de l’Intermittence. 
S'il veut réussir, il devra répondre à deux attentes fortes.


La première, c’est d’en finir avec le mauvais accord du 22 mars, qui a fait la preuve qu’on pouvait maintenir les annexes VIII et X tout en essayant de les couler. Car telle est à mon sens l’essence du marché de dupes qui a été passé sur le dos des intermittents : vos annexes sont  maintenus, mais on va vous le faire payer. Ainsi les intermittents qui représente 3.5% des ayants droits de l’assurance chômage, devront supporter près de 50% des économies que l’Unedic va réaliser ! Au nom de quoi les intermittents devraient-ils davantage supporter ces économies que les autres salariés ? Et dans une telle proportion ? Quand on sait, par ailleurs, que les intermittents sont, comme d’autres professions,  touchés par la précarité.
La seconde c’est de mettre enfin, tous les partenaires sociaux autours de la table  pour discuter enfin d’une vraie proposition de réforme de l'intermittence. En effet, malgré les manifestation, les appels de parlementaires (au moins plus d’une centaine), de maires de grandes ville (Lille, Paris…), les propositions issues du Comité de suivi (avec notamment le fameux retour à la date anniversaire, ou une meilleure prise en compte des heures d’interventions artistiques), n’ont que trop rarement été discutées sérieusement. Lorsque nous étions dans l’opposition, nous avons combattu, au côté de l’ensemble du monde culturel, l’accord de 2003 qui rendant plus difficile accès à l’intermittence, promettant qu’une fois revenu au pouvoir nous changerions les choses. C’est aussi à cette attente de changement que nous devons maintenant répondre.
Enfin, cette médiation n’aura d’utilité que si elle va a son terme et qu'elle a bien pour objet de modifier l’accord du 22 mars avant tout agrément de celui-ci. Si tel n’est pas le cas, ce serait un bien mauvais signe qui serait renvoyé à une profession qui à de plus en plus de mal à croire à notre volonté de réellement changer les choses. 

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